Je suis formatrice en sommellerie-conseil depuis 4 ans. Mais au fond, je ne me considère pas comme formatrice. Mon rôle, je le vois plutôt comme celui d’une facilitatrice : créer les conditions pour que chacun·e trouve sa place, avance, s’exprime, se transforme.
La richesse de ce métier, c’est la diversité humaine que je rencontre à chaque promotion : des âges différents, des parcours souvent inattendus, des personnalités contrastées. C’est aussi tout ce que cette diversité fait naître quand elle s’assemble et interagit.
C’est être là pour écouter, soutenir, rassurer, parfois orienter. Offrir un cadre sécurisant pour apprendre à s’écouter soi-même, se dépasser ou poser des limites.
C’est accorder sa confiance, même (et surtout) quand la personne en face doute d’elle-même.
C’est ouvrir un espace où la dégustation devient un vrai terrain de discussion, de remise en question, de lien entre les gens.
Et c’est aussi, chaque jour, faire preuve de curiosité et d’humilité, accepter de ne pas tout savoir, apprendre avec et grâce à ses élèves.
Voici ce que mon quotidien m’apprend, et ce qui me manque, chaque été, quand la salle de cours est vide.
- Brasser les origines, assembler les âges.
Les groupes les plus mixtes sont souvent les plus soudés. Âges, parcours, cultures, expériences de vie… cette diversité fait naître une énergie unique. On partage, on débat, on apprend les uns des autres. Et souvent, on pleure ensemble le dernier jour.
- Écouter, soutenir, orienter.
La sommellerie est un métier-passion… mais aussi un métier rude. J’accompagne mes apprenants dans ce cheminement : les aider à s’écouter, à se dépasser parfois, à dire stop quand il le faut, à envisager des voies différentes. À oser tout simplement.
- Croire en eux. Encore. Toujours.
Les profils atypiques sont souvent ceux qui m’étonnent le plus. Ceux qu’on disait “pas faits pour ça”, ceux qui doutaient, ceux qui sortaient du moule… finissent par trouver leur place, leur voie. Des tempéraments opposés s’apprivoisent. Des timides se révèlent. Des certitudes tombent. Et c’est merveilleux.
- Goûter, discuter, philosopher.
Chaque vin, qu’il soit consensuel ou clivant, bon ou déstabilisant, ouvre la voie à des échanges qui vont bien au-delà de la technique : émotions, choix de vie, pratiques agricoles, consommation responsable, tendances culinaires… et même bonnes adresses ! On parle terroir, mais surtout humanité.
- Apprendre encore, ne jamais prétendre savoir.
Chaque session me pousse hors de mes certitudes. Quand je ne sais pas, je le dis. Et je cherche. Je questionne d’autres pros, je vérifie. Je découvre de nouveaux points de vue. Il n’y a pas une vérité en vin, il y en a mille. Et c’est ce qui rend ce métier si vivant.
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé à consommer avec modération